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Finances d'entreprises
22 mai 2006

Marchés financiers

Euronext dit oui à Wall Street
Le conseil de surveillance de la bourse paneuropéenne s'est dit favorable lundi à la proposition de rachat de la Bourse de New York qu'il considère comme "la plus attrayante" par rapport à celle de la Deutsche Börse.

Le conseil de surveillance de la Bourse paneuropéenne Euronext s'est dit favorable lundi à la proposition de rachat de la Bourse de New York (New York Stock Exchange, Nyse) qu'il considère comme "la plus attrayante" par rapport à celle de la Bourse allemande Deutsche Börse. Peu avant cette annonce à Paris, le titre Euronext fléchissait de 9,45% à 67,5 euros.

Comme la rumeur le laissait entendre, le groupe dirigé par Jean-François Théodore penche donc vers l'Amérique. C'est que le Nyse lui offre depuis 8 milliards d'euros en cash et en titres (environ 75 euros l'unité tout compris) pour former la première bourse au monde sans renier ses attaches européennes (elle resterait soumise à l'AMF pour les opérations parisiennes) : la plus vaste, mais aussi la plus liquide. Avec une capitalisation combinée de ses « clientes » (les sociétés cotées) de 23.500 milliards d'euros ! Soit trois fois plus que le numéro deux. Selon l'opérateur de Wall Street, les synergies attendues seraient de l'ordre de 375 millions de dollars au bout de trois ans. Pour le clan américain, c'est la possibilité d'accéder aux produits dérivés (futures et options) grâce au Liffe londonien que possède Euronext, qui de son côté profiterait du prestige de son allié en Europe et pourrait coter en continu les firmes du CAC : en journée à Paris et en soirée à New York.

Concrètement, le nouveau duo, rebaptisé Nyse Euronext, fonctionnerait sur le mode d'un conseil de surveillance présidé par Jan-Michiel Hessels, celui qui occupe les mêmes fonctions chez Euronext, et d'un conseil d'administration dirigé par John Tain, l'actuel patron du Nyse, et secondé par Jean-François Théodore, son homologue à Paris. Le conseil comprendrait au total 20 représentants, dont 11 du Nyse. Ce qui a priori au vu des capitalisations respectives plaide plutôt en faveur du groupe européen. Wall Street espère parvenir à un accord d'ici 24 ou 48 heures. Soit mercredi au plus tard.

Face à cela, la Deutsche Börse ne boxe pas dans la même catégorie. Tout juste faisait-elle miroiter à Euronext la première place en Europe devant le London Stock Exchange via une union « entre égaux » selon le terme de son communiqué. Autre inconvénient : Francfort ne s'est pas clairement positionnée financièrement. L'opérateur dirigé par Reto Francioni, à qui certaines rumeurs de presse (FT en tête) prêtent désormais l'intention de surenchérir en proposant 90 euros par action, a en effet tout de suite démenti. Enfin, « industriellement parlant », un rapprochement franco-allemand demeure sur le papier plus délicat au regard du fonctionnement des deux éventuels partenaires : c'est que Paris n'envisage pas de renoncer à sa pratique « fédérale » (large autonomie de ses différentes composantes) pour épouser la méthode des « silos » de Francfort, qui intègre aussi bien activités de négociation que de compensation. Autrement dit, l'un tient à sa pratique déconcentrée alors que l'autre cherche à imposer sa vision concentrée.

En cas de succès Paris/New York, Francfort se retrouverait totalement marginalisée, faute de n'être jamais parvenue à s'arrimer avec l'une de ses deux concurrentes continentales. Car dans le même temps, l'autre duo en puissance Nasdaq/LSE chercherait sûrement à accélérer le processus. A terme, deux blocs rivaux américano-européens pourraient donc émerger. La Deutsche Börse devant alors se rabattre sur des cibles de second ordre, telles que les places de Madrid, Zurich ou Milan, bien que celle-ci semble déjà se tourner vers Euronext.


LExpansion.com
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  • Ce site traite de la finance d'entreprise en général, d'évaluation de sociétés et de comptabilité générale. Il a été crée dans le cadre d'un cours de veille économique assuré par Jean-Paul Pinte enseignant en master de management et contrôle.
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